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L’artison aime les idées.

Les vieilles idées qui ont fait leur chemin vers une humanité plus coopérative, et les nouvelles qui permettraient de retrouver une terre riche et généreuse. Mais parfois, il se demande dans quelle case ranger la dernière trouvaille du monde commercial ? Bonne ? Mauvaise ? Faut voir ? La consigne pour les bouteilles en plastique est de ce tonneau là.
Le contexte. En France nous recyclons seulement 56 % des 25 millions de  bouteilles consommées chaque année. Les allemands annoncent en recycler 99 %. Was passiert in Deutschland ?
En fait, outre-Rhin, les consommateurs disposent sur leurs lieux d’achats ( grandes surfaces, centre commerciaux ) d’automates qui leurs restituent de 8 à 25 centimes, lors du retour de leurs bouteilles. Le système concerne les bouteilles verre, plastique, à usage unique ou réutilisable et les canettes en alu. Une solution miracle donc ?
Peut-être bien que oui si l’on considère que c’en est fini des bouteilles jetées n’importe où (merci aux ramasseurs à la petite semaine qui arrondissent ainsi leur fin de mois). Oui aussi, si l’on observe que le système de consigne est plus efficace que le tri car les bouteilles ne sont pas souillées, et par conséquence, leur recyclage plus performant.
Mais … peut-être que non car à l’inverse de ce qu’on attendait la consigne n’a pas réduit le volume des contenants à usage unique. Il  l’a même augmenté ????
Les entreprises produisent de plus en plus de ce type de contenants moins lourds, moins chers donc à fabriquer et transporter. Ainsi, avec le contenant à usage unique, le consommateur paye moins et récupère facilement quelques sous . Bingo ! Je peux remplir mon caddy !
Mais revenons chez nous et suivons notre bouteille plastique jetée vertueusement dans notre bac jaune préféré. Elle sera d’abord triée en déchèterie, puis transformée en granulés pouvant servir à fabriquer de nouveaux objets en plastique. Si tout va bien … . car, la France n’a pas les unités industrielles suffisantes pour traiter la montagne de plastique que nous générons chaque année, alors le business  s’en mêle et c’est à la Malaisie (entre autres ) que nous refourguons nos stocks encombrants. Et c’est là bas, au delà de notre regard,  que brûlent les déchargent sauvages au milieu des habitations, que finissent nos bouteilles dans les fleuves, puis au fond des océans.
Dernier point : les grands industriels se sont emparés du sujet avec gourmandise car l’enjeu est énorme : si l’on part d’une consigne de 15 cts pour 90 % de retour (objectif annoncé par l’Europe à l’horizon 2029), la collecte s’élèverait à 250 millions d’euros par an.
Le groupe SUEZ a déjà dégainé et propose, dès aujourd’hui,  des points de collectes promettant aux  grandes  surfaces « de nouveaux gisements » financiers, et même un   » nouvel outil marketing performant « , prêt-à-poser, bien visible sur le parking !
Et là on se dit que la planète n’est pas sauvée. Décidément non ! la bouteille plastique ne peut être un objet vertueux.

Sources : France2-cash investigationReporterre , Le Figaro .

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